GRAND ARMY : L'ADOLESCENCEDANS TOUTE SA VIOLENCE
Indéniablement, Netflix nous propose un florilège de séries pour ado, pour le meilleur et pour le pire. Et Grand Army se trouverait plutôt dans le camp du meilleur, avec des thématiques extrêmement lourdes abordées avec un œil assez neuf. La série évoque la menace terroriste et ses conséquences sur le quotidien des adolescents, le viol avec les préjugés destructeurs auxquels les victimes peuvent faire face, la quête identitaire, les réseaux sociaux et leurs dérives, le racisme, et bien d’autres sujets essentiels et profonds.
L’UNIVERS
La série se déroule dans un lycée de Brooklyn où l’on suit des étudiants aux origines diverses. On va découvrir les histoires, les singularités et les difficultés de chacun. On est tout de même assez loin des crises d’adolescence futiles que l’on peut voir dans d’autres séries où les histoires d’amour sont seules à faire tourner le monde. Ici, on découvre des adolescents avec des problématiques profondes et qui touchent bien plus que le micro monde du lycée. C’est donc une série loin d’être superficielle, et c’est ce qui est particulièrement intéressant.
On se retrouve dans un quotidien très réaliste au constat parfois très cru. La thématique du viol est abordée d’une façon assez singulière et réellement nécessaire.
LES PERSONNAGES
La série s’intéresse à de nombreux personnages. On creuse au-delà de la superficialité de chacun et on parvient à comprendre leur différent point de vue. Les profils sont variés, ce qui permet au spectateur de s’identifier aux personnages qui lui sont proches. Ils ne sont pas manichéens et ont tous des parts d’ombre et de lumière plus ou moins prononcées.
On les voit évoluer tout au long de la saison, ce qui est aussi très plaisant. Leur personnalité est en mouvement, ils sont en construction et vivent des évènements forts qui les transforment et les modèlent.
Les histoires d’amour des personnages sont bien plus complexes et beaucoup moins téléphonées que ce qu’on a l’habitude de voir.
LE VISUEL
Les images et les mouvements caméra ne semblent pas particulièrement travaillées, mais cela colle plutôt bien avec le réalisme de la série. Il n'y a pas de sublimation du réel par un esthétisme très marqué au niveau des couleurs ou des décors comme on peut le voir dans Riverdale. Le réalisateur a opté pour la simplicité, le réalisme du quotidien. Mais on peut noter une esthétique vraiment unique et intéressante avec le personnage de Leila qui fait naitre un dessin animé gore et ultra violent, représentant ses tourments et ses fantasmes comme on le voit dans l'extrait vidéo juste au-dessus.
LESNOTES
L’histoire :
Une histoire prenante mais un scénario qui n'a rien d'exceptionnel
Les personnages :
Des personnages variés et bien écrits dans l'ensemble. Une omniprésence adolescente.
Le visuel :
Un visuel qui sert l'histoire et un bel effort avec les animations.
Le ressenti :
On est inévitablement en empathie avec les personnages donc on vit pleinement chaque évènement.
Total : 15/20